Habitat partagé, habitat participatif, colocation 2.0, coliving… Vivre en communauté a, depuis quelques années, le vent en poupe. Pourtant, on sous-estime l’impact de la vie collective pour des personnes fragilisées, notamment dépendantes ou en situation de handicap.
Le concept d’habitat partagé, apparu outre-atlantique au début des années 2000, est en pleine expansion en France depuis quelques années.
Mais concrètement, qu’est-ce qu’un habitat partagé ? Et comment Canopée y participe-t-elle ? Explications illustrées par des exemples à succès.
Qu’est-ce que l’habitat partagé ?
Il existe plusieurs formes d’habitats partagés, ouverts à différents publics, selon le projet porté. Certains sont un vrai projet de vie, d’autres sont plus temporaires. Plus qu’un simple logement, ces habitats groupés proposent des services et activités pour favoriser le partage.
On ne compte plus les bénéfices d’un tel mode de vie :
- Rencontres
- Entraide
- Lien social
- Apprentissages
- Partages d’expériences et échanges intergénérationnels
- Cadre de vie plus spacieux, vivant ou apaisé
- Moindre coût de la vie et du loyer
- Etc.
Pour qui est fait l’habitat partagé ?
Pour tout le monde, selon l’objectif recherché.
Les jeunes actifs, retraités et familles voient dans la vie en communauté, une vie de sens, de partage, de solidarité, ou plus respectueuse de l’environnement. C’est aussi un bon moyen pour bénéficier d’un cadre de vie plus grand, à moindre coût.
L’habitat partagé est également une solution économique et de réinsertion sociale pour les personnes en situation de précarité.
Pour les personnes âgées en début ou en situation de dépendance, l’habitat partagé est un bon moyen de maintenir leur autonomie, lutter contre l’isolement social tout en vivant dans un environnement sécurisant.
Pour les personnes en situation de handicap, l’habitat partagé est une alternative à l’hébergement institutionnel. Le premier favorise l’apprentissage, l’autonomie, le lien social et l’insertion.
Le dispositif “Famille Gouvernante” et la Coloc’ de Joséphine, dont Canopée est partenaire, en sont de bons exemples.
La Coloc’ de Joséphine, un tremplin vers l’autonomie
Depuis 2018, à Fresnes-sur-Escaut, près de Valenciennes, une maison de maître de 300m2 accueille 6 jeunes de 18 à 30 ans, en situation de handicap moteur ou de déficience intellectuelle.
Baptisé la Coloc’ de Joséphine, du prénom de la première occupante, cet habitat partagé vise à rendre ses locataires plus autonomes. L’objectif final ? Leur permettre de vivre de façon indépendante dans leur propre appartement ou maison, lorsqu’ils se sentiront prêts.
D’ailleurs, la Coloc’ de Joséphine dispose d’un studio dans le jardin, qui sert de “tremplin” vers une vie indépendante.
La Coloc’ de Joséphine permet à chacun de gagner en autonomie à son rythme et de s’épanouir.
Certains travaillent, d’autres passent le permis, et d’autres encore passent une Validation des Acquis de l’Expérience (VAE).
Chacun paie son loyer, a sa chambre et sa salle de bain. La cuisine et le salon font office d’espaces de rencontres, d’entraide et d’échanges.
Ensemble, ils et elles s’entraident, apprennent et se familiarisent avec les activités de la vie quotidienne :
- Faire les courses
- Cuisiner et équilibrer leur alimentation
- Faire la lessive, la vaisselle et le ménage
- Ranger leurs affaires
- Réaliser des démarches administratives
- S’approprier les règles de bonne conduite en société
- Gérer un budget
- Etc.
Pour les aider, il y a Amandine, coordinatrice – une sorte de maîtresse de maison. Épaulée de bénévoles, elle organise des ateliers manuels ou créatifs, des sorties culturelles et des temps festifs. Régulièrement, elle fait le point sur les progrès et capacités de chacun.
Il y a 3 ans, la coordinatrice de la Coloc’ de Joséphine a fait appel à Canopée pour favoriser la continuité de l’apprentissage des jeunes au quotidien.
Depuis 2018, Élodie et ses collègues auxiliaires de vie de Canopée interviennent 2-3h par jour au sein de la colocation.
“J’accompagne les colocataires à réaliser des tâches de la vie quotidienne : repasser, préparer les repas, faire la vaisselle, faire les courses au marché, etc. Je ne fais pas à leur place, je les accompagne dans leur apprentissage, l’acquisition de compétences, pour qu’ils gagnent en autonomie.”
Élodie, auxiliaire de vie chez Canopée
Famille gouvernante, accompagner au quotidien
Famille Gouvernante est un dispositif porté par l’Union Départementale des Associations Familiales (UDAF).
Famille Gouvernante accueille des personnes en situation de handicap psychique, au parcours de vie difficile, ne pouvant vivre seules, ou sortant d’une hospitalisation.
Le but ?
- Stabiliser leur situation, apporter une aide au quotidien
- Lutter contre l’isolement
- Favoriser l’inclusion sociale
- Favoriser la confiance en soi
- Faciliter l’accès aux soins
- Bénéficier d’un logement durable, à moindre coût
L’entrée dans un tel dispositif se fait sur candidature volontaire auprès de l’UDAF. Une commission, constituée de partenaires sociaux, médico-sociaux et de santé, évalue les besoins, si le dispositif est adapté à la personne, et décide de l’admission ou non. Canopée fait partie de cette commission. En effet, depuis début 2018, nous sommes partenaires de l’UDAF du Nord et accompagnons “Famille Gouvernante” dans le Valenciennois.
Comme son nom l’indique, un·e gouvernant·e accompagne les colocataires dans leur vie quotidienne. À Marly, 6 personnes en situation de handicap vivent dans 3 appartements partagés. Les auxiliaires de vie de Canopée interviennent en tant que gouvernants, en concertation avec l’UDAF du Nord et le service de psychiatrie du Centre Hospitalier de Valenciennes.
Les gouvernants ont plusieurs missions :
- Accueil et intégration des nouveaux arrivants
- Veille au respect des règles de vie préalablement établies dans chaque appartement
- Aide à la tenue du logement
- Veille à l’hygiène de vie
- Aide à la préparation des repas
- Accompagnement aux loisirs et sorties
- Veille au respect des rendez-vous pris
“Pendant 3 à 4h par jour, nous accompagnons les colocataires dans leur quotidien. Préparation des repas, stimulation pour la tenue du logement, sorties au parc, activités ludiques… Contrairement à une intervention au sein d’un domicile classique où nous faisons à la place de la personne pour soulager le quotidien et maintenir l’autonomie le plus possible, en habitat partagé nous accompagnons, nous ne faisons pas à leur place.”
François, auxiliaire de vie chez Canopée
Les habitats partagés sont une solution idéale pour permettre à des personnes fragilisées de gagner en autonomie et indépendance, et d’être intégrées au sein de la société, dans laquelle ils peuvent se sentir exclus.
Être à l’écoute, ne pas juger, faire preuve d’empathie, savoir déceler quand cela ne va pas, proposer des choses en adéquation avec les attentes des personnes et poser des objectifs individuels et collectifs, sont essentiels pour accompagner ces personnes vers l’autonomie.
Canopée s’investit dans diverses formes d’habitat partagés. Un animateur en habitats partagés a d’ailleurs été recruté le 19 avril 2021 afin de développer de nouveaux projets. Une équipe d’auxiliaires de vie dédiée aux habitats partagés voit petit à petit le jour, toujours dans un souci d’amélioration continue des accompagnements.
L’accompagnement des personnes au sein des habitats partagés a nécessité une adaptation du métier d’auxiliaire de vie. Classiquement, les accompagnements à domicile des auxiliaires de vie se déroulent en 1 pour 1. A contrario, intervenir en habitats partagés nécessite une adaptation au nouveau cadre de travail collectif.
Vous êtes porteur d’un projet d’habitat partagé ? N’hésitez pas à nous contacter.